11 11 2010
Après une légère période de frilosité créative, la mode semble avoir enfin repris ses droits cette saison. Ainsi, entre le retour sur le devant de la scène des grandes maisons, la débauche de couleurs saturées des Jil Sander&co, les multiples clins d'oeil à l'optimisme seventies, la joie champêtre des D&G girls ou encore les propositions innovantes de Ghesquière, les collections ont libéré une énergie à la fois joyful, contagieuse et enthousiasmante...
I. Les silhouettes
La mode à l'épreuve de l'épure
Initié par Phoebe Philo lors de ses débuts chez Céline, le néo-minimalisme ne semble pas prêt de tirer sa révérence, les créateurs ayant compris que l'humeur des femmes était désormais à l'épure. Loin des fioritures et proche de la coupe parfaite, l'héritage d'Helmut Lang ne cesse ainsi de faire des émules, donnant alors naissance à des collections nettes, incisives, élémentaires et incontournables.
- Chez 3.1 Phillip Lim, la modernité des silhouettes a beau frayer avec la religion minimaliste, elle n'en verse pas pour autant dans le jansénisme absolu. En effet, si l'ADN du vestiaire est clairement baigné de simplicité, le créateur s'autorise toutefois à sophistiquer l'ensemble par le biais de savants jeux de coupes et de coloris subtils. La femme Phillip Lim bénéficie ainsi d'un mix réussi entre rigueur et fantaisie ; une bien jolie manière de conjuguer le minimalisme en mode estival...
- Sous la direction de Phoebe Philo, Céline continue de faire sienne l'allure néo BCBG ayant rendu au style Lang ses lettres de noblesse. Entre emprunts au vestiaire masculin, basics transformés par un ingénieux coup de ciseaux et sportswear à la nonchalance ultra chic, Philo tombe juste : la grammaire Céline - sobre, douce et sans compromissions - parvient en effet une fois de plus à séduire son auditoire.
- Moins audacieuse que d'ordinaire, Stella McCartney mise quant à elle sur une simplicité manquant cruellement d'énergie fashion. Bien que s'inscrivant dans l'air du temps, l'allure quasi mormone de certaines de ses pièces - à l'instar de cette robe en chambray - leur fait en effet perdre en désirabilité. Autrement dit, à trop vouloir faire simple, on finit parfois par passer à côté de son sujet...
Afin de ne pas rendre complètement fades nos tenues estivales, on privilégiera donc le minimalisme célinien, celui-ci étant l'un des seuls - par une attention toute particulière donnée à la coupe - à susciter l'intérêt tout en tenant à distance toute forme d'ennui.
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